Nous aimons, en dehors des problématiques de création et reprise d’entreprise, suivre l’évolution de l’immobilier. Pourquoi ? Car il est symptomatique des dérives économiques de ces dernières années. Comme nous l’avions écrit dans : Prix immobilier : hausse en trompe l’oeil, baisse à venir ? nous avons assisté à un rebond disparate des prix. Cela ressemble aux courbes des ventes de voitures : tout parallèle n’est que pure spéculation
Beaucoup d’articles dans la presse ont relayé la hausse de ces derniers mois. Et après ?
Voici un début de réponse avec cet article de La Tribune : Aujourd’hui, devenir propriétaire pour un locataire constitue un véritable 110 mètres haies », résume Flavien Neuvyn responsable de l’observatoire Cetelem. De fait, la France arrive en septième position en Europe en ce qui concerne la part de ménages propriétaires de leur logement: 57% contre 82% en Espagne, 73% en Italie, 69% en Angleterre…
Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque: selon le sondage réalisé pour Cetelem, l’âge idéal pour devenir propriétaire se situe avant 40 ans pour 95% des personnes interrogées.
Le premier problème rencontré est bien évidemment d’ordre financier. Par définition, les jeunes acheteurs ne disposent pas de patrimoine et tous ne peuvent pas compter sur l’aide des parents. Le niveau des prix, qui a contre toute attente de nouveau bondi depuis le début de l’année, n’est également pas étranger aux difficultés rencontrées: « il est quasiment devenu impossible d’acheter seul, même une petite surface », estime Flavien Neuvyn.
Mais ce n’est pas le seul obstacle. Malgré les différentes aides et le niveau bas des taux de crédit, les primo accédants ont du mal à faire financer leur dossier. 13% des primo accédants se sont vus proposer un prêt d’un montant insuffisant, contre 6% pour les acquéreurs déjà propriétaires de leur logement. Et 11% ont essuyé a moins un refus de la part d’une banque. Les raisons ? Des revenus souvent plus faibles, un apport quasi-nul, et des situations jugées précaires par les établissements bancaires (mutliplication des CDD. à l’embauche…).
Résultat: s’ils veulent cesser d’être locataires, les primo accédants doivent souvent sacrifier un critère dans le choix de leur logement. Ainsi, 25% ont cédé sur le prix (plus cher que prévu) contre 18% des acheteurs déjà propriétaires.
17% des primo accédants se sont également plaints de ne pas avoir été « pris au sérieux » par les agences immobilières.
Ce jeudi, une autre mauvaise nouvelle les attend: le coup de rabot sur deux dispositifs d’aide à l’accession à la propriété: le prêt à taux zéro et le Pass foncier.
Pour terminer, un petit extrait de la Chronique Agora qui permet de bien visualiser les choses :
Il suffit de comparer quel type de logement pouvait s’offrir un couple gagnant entre 50 000 et 60 000 euros en 1998 (avec 20 000 euros d’apport personnel) et combien de mètres carrés il pourra disposer en 2010 avec le même budget.
C’est simple, en une douzaine d’année, la même famille a perdu la chambre des enfants, ou 15% de la surface habitable pour les couples qui ont déjà vu partir les leurs. Depuis 1990, c’est encore plus spectaculaire : deux chambres ont disparu, plus la salle de bain et le dressing (40% de la surface habitable).
La voiture Immobilier va-t-elle calé ? Faites vos jeux!!!