Investissez dans la création d’entreprise pour créer les emplois de demain. C’est le message officiel du gouvernement.
Pour le mettre en pratique, le gouvernement a créé des avantages fiscales pour inciter les gros patrimoines à financer la création d’entreprise : l’ISF Tepa et l’avantage Madelin. Les dispositifs ISF Tepa et Madelin ont respectivement des plafonds de 66 666 euros et 50 000 euros.
Maintenant faisons un rapide calcul : Combien faut-il trouver d ‘investisseurs individuels pour assurer le financement d’une entreprise innovante ?
- Sachant, qu’en général, une entreprise innovante a besoin en moyenne de 300 000 à 600 000 euros à sa création
- Et que les fonds sont limités à 66 666 euros (Tepa) où 50 000 euros (pour Madelin)
Réponse : entre une dizaine et une vingtaine d’actionnaires pour assurer le financement requis.
Chose quasi-impossible à réaliser.
Comme dans le cas de beaucoup de niches, des fonds spécialisés ont collecté massivement l’argent en utilisant principalement les circuits bancaires. Les incitations à financer la création d’entreprise se sont donc transformées en pure dispositifs de défiscalisations et non d’investissements. Au final seul 10% du milliard d’euros que coûtent ces niches fiscales sont réellement investis dans des créations d ‘entreprises. Le résultat n’est donc pas brillant. Il est d’autant moins brillant lorsque l’on se compare avec d’autres pays. Ainsi, en Allemagne et en Angleterre il se créé environ 100 000 entreprises par an contre seulement 40 000 pour la France, soit deux fois moins. De plus, les innovations qui créées rapidement de l’emploi sont fondées sur des idées marketing. Elles nécessitent plus d’argent à leur démarrage. L’exemple donné est celui de Fedex qui n’a pas inventé les ordinateurs, les mobiles, les avions, les voitures mais qui a su mettre toutes ces innovations au service d’un besoin : livrer rapidement le courrier partout dans le monde. Encore une fois, la comparaison parle d’elle-même : L’Allemagne a 57% d’innovations non technologiques alors que la France en a seulement 20%. Le second frein français tient aussi à la mentalité où l’innovation rime bien souvent avec technique. Au final, nos dispositifs d’incitation à la création d’entreprise bénéficient en priorité aux PME qui peuvent compter jusqu’à 250 salariés et qui en général ont réussi à sortir de l’incertitude du démarrage alors que celles qui ont moins de 50 salariés ne reçoivent que les miettes. On peut donc légitimement se poser la question : A quand de vrais dispositifs pour aider les entreprises à se créer et à croitre ? A quand des vrais études sur les retours sur investissements ?